Jeux vidéo : la nostalgie privilégiée par rapport à l’originalité ?

Le secteur des jeux vidéo est une industrie florissante, et de nouveaux titres sont annoncés régulièrement. C’est notamment au cours des salons internationaux que les éditeurs exposent leurs prochaines sorties. Mais ces derniers temps, on observe une tendance consistant à s’appuyer sur la nostalgie des joueurs ou sur des concepts existants.

S’inscrire dans les tendances

L’E3 (Electronic Entertainment Expo), l’un des plus grands salons dont l’édition 2019 s’est tenue du 11 au 14 juin à Los Angeles, a été l’occasion de découvrir les sorties à venir.  Parmi elles, on retrouve de nouveaux jeux mais également du contenu additionnel pour d’autres déjà sortis. Fallout 76 s’étoffera donc prochainement d’un mode Battle Royale. C’est un mode de jeu où le but est d’être le dernier survivant parmi un grand nombre d’autres joueurs. Les Battle Royale ont trouvé un énorme succès récemment, avec d’ailleurs beaucoup d’annonces de ce genre à l’E3 2018. Même si chaque jeu apporte ses spécificités à ce concept bien connu, ne frise-t-on pas l’excès ? Ce qui était avant novateur et rafraîchissant devient maintenant banal et presque automatique. Est-ce un ajout justifié ou une occasion de surfer sur un succès lucratif ?

L’exploitation des franchises

Bien que des idées originales émergent régulièrement, une part importante des nouveaux jeux s’inscrivent dans des franchises existantes. Cela peut être sous la forme d’une suite d’un jeu. Chaque nouvelle année s’accompagne des sempiternels jeux de sport comme Fifa ou Madden, par exemple. Même si quelques changements et ajouts se produisent d’un épisode à l’autre, le jeu reste très similaire. Dans le cas des suites de précédents jeux, le risque principal est de décevoir les joueurs. Cela peut se passer par un scénario moins élaboré ou par un jeu globalement en-dessous de leurs attentes. Néanmoins, le risque de déception est plus faible qu’avec un jeu entièrement nouveau, puisque le joueur connaît déjà la franchise et a donc déjà des a priori positifs ou négatifs. On peut noter que ce phénomène de franchise ne s’applique pas forcément uniquement dans le secteur des jeux vidéo, mais également au cinéma.

Ressortir d’anciens jeux vidéo

Un autre phénomène actuel est le retrogaming. C’est une activité consistant à jouer à des jeux vidéo anciens, parfois sur les anciennes consoles, ou à les collectionner. Il peut y avoir un côté nostalgique pour les personnes ayant envie de retrouver les jeux et consoles de leur enfance. Nintendo, un des grands acteurs du monde du jeu vidéo, a bien compris cela. C’est pourquoi l’entreprise ressort souvent ses anciens jeux optimisés pour nos écrans d’aujourd’hui. Ces jeux peuvent être dans leur version originale avec les graphismes d’époque, ou bien remis au goût du jour pour exploiter la puissance des consoles actuelles. C’est le cas de Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha sortis en 2014, qui sont les remakes de Pokémon Rubis et Saphir sortis eux en 2003.

Nintendo ne s’arrête pas à la ré-exploitation de ses anciens jeux, mais s’occupe également de ses anciennes consoles. La NES Mini est une version plus compacte et plus moderne que celle sortie à l’origine dans les années 1980. Il est possible de réutiliser les manettes de l’époque et de rejouer aux classiques de la console. Sony, un autre grand acteur, a aussi suivi le mouvement en sortant sa PlayStation Classic, 24 ans après l’originale.

Ainsi, même si le fait de sortir des produits déjà connus par le consommateur est plus facile et rentable pour les entreprises, cela ne veut pas dire que le produit sera mauvais. Retrouver quelque chose que l’on connaît est plus aisé que de plonger dans l’inconnu. Après tout, au fond, nous avons tous une part de nostalgie.

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