La démographie a chuté à Paris entre 2009 et 2017. C’est dans les arrondissements centraux que la baisse est la plus spectaculaire. Le succès des plates-formes de locations saisonnières vide les immeubles de leurs habitants. Les chiffres du recensement sont la traduction du phénomène “Airbnb” qui est une vraie catastrophe dans le centre de Paris. L’essor des sites de location n’est pas sans inconvénient pour les villes. Paris, mais aussi Berlin ou Barcelone cherchent la parade.
Airbnb dans le collimateur
Entre 2009 et 2014, Paris enregistre une très forte baisse du taux de résidences principales. De nombreux appartements ne sont plus habités de manière permanente. Les arrondissements centraux de la capitale sont les plus touchés. Ils deviennent alors résidences secondaires ou majoritairement des locations touristiques de type Airbnb.
La loi Alur de 2012 stipule que toute ville de plus de 200 000 habitants peut exiger une autorisation des personnes qui louent un logement plus de 120 jours par an. Paris a mis en place cette procédure, la mairie estimant qu’au-delà de cette durée, le loueur s’adonne à une activité professionnelle. Mais seules 107 adresses de la capitale ont demandé et obtenu cette autorisation. Un chiffre bien loin de la réalité puisque Paris compte 40 000 meublés touristiques, dont 60 % à 70 % sont loués plus de 120 jours par an, voire toute l’année, de manière illégale.
D’autres villes sévissent contre cette baisse de la démographie
A San Francisco, une «loi Airbnb» a été adopté fin 2014. Elle a instauré une obligation d’enregistrement du logement, une taxe de séjour de 14 % et une limitation annuelle à 90 jours pour les locations sur la plate-forme.
À Barcelone, la mairie n’hésite pas à prendre des mesures répressives. l’été dernier, elle a annoncé qu’elle allait fermer et appliquer une amende de 30 000 euros pour les propriétaires de locations non autorisées, elle a également mis en place un brigade de fonctionnaires municipaux chargés de vérifier ces autorisations.
À Berlin, depuis mai 2016, il est interdit de mettre en location une habitation entière sur Airbnb. Le propriétaire qui loue plus de la moitié de son logement est passible d’une amende de 100 000 euros et les habitants sont encouragés à dénoncer les locations suspectes.
Malgré toutes ces mesures, Airbnb France s’est félicitée d’avoir accueilli, en juillet, son dix-millionième visiteur depuis sa création en 2008. La croissance a été fulgurante puisque, un an plus tôt, elle n’en était qu’à six millions. Finalement la démographie des grandes villes semble une mince préoccupation de la société Airbnb.