Web-séries, créations indépendantes devenues outils de marketing

Les web-séries c’est quoi ?

Apparues dans les années 90, les web-séries sont des fictions réalisées pour le web dans un format d’une dizaine de minutes, ces mini-séries étaient créées par des amateurs et diffusées dans un cercle de connaissance restreint ou lors d’événements dédiés à la culture geek.

Grâce à l’essor de YouTube, et avant lui de Dailymotion, ces séries amateurs se sont démocratisées atteignant un public plus large. Permettant alors à leurs auteurs de proposer une nouvelle vision du concept de série, mais également de nouveaux thèmes que l’on ne retrouve pas sur les chaines de télévision.

Leur modèle est accessible : d’un point de vue technique pour leurs auteurs, mais aussi pour leurs communautés. C’est ce qui a fait leur succès : plus d’une centaine de web-séries françaises sont créées par an. Les thèmes abordés sont très variés. La science-fiction et la fantasy ou même l’homosexualité. Tout est envisageable ! Et c’est possible car les réalisateurs n’ont pas de problèmes avec l’audience (cela leur permet d’explorer leurs idées sans crainte).

Les séries les plus connues en France, et qui restent aujourd’hui des incontournables lorsque l’on s’intéresse à ce sujet, sont “Le Visiteur du Futur“, réalisé par François Descraques. Et “Noob” crée par Fabien Fournier. Cette dernière détient par ailleurs le record d’Europe du financement participatif avec une somme totale de 681 046 €.

 

logo web-séries Noob

En quoi sont-elles un outils de marketing ?

Ces succès ont, depuis quelques années, attirés les grandes chaînes de télévision. S’intéressant au phénomène et proposant de soutenir leur création grâce à des plateformes ou des financements.

France 4, par exemple soutient un grand nombre de web-séries. La chaîne a même proposé une nuit entière de diffusion de celles-ci. Les grandes entreprises ont alors vite compris le potentiel de ce support. Des groupes comme Orange avec “le guichet” pour promouvoir Cineday, ou Oasis avec “l’effet Papayon”. On trouve ainsi de plus en plus de publicités dont la fin est à découvrir sur internet sous forme de mini-série.

Droit d’auteur, argent, mensonges nous vous dirons tout.


Commençons tout d’abord par parler du “Content ID” de Google concernant le droit d’auteur. C’est un outil aide les titulaires de droits d’auteur à identifier et à gérer leur contenu sur YouTube. Les vidéos publiés sur YouTube sont comparées à une base de données de fichiers fournis par les propriétaires de contenu.

Oui le droit d’auteur mais non

Cela semble être une bonne initiative, mais ce Content ID peut aussi être défini comme cela : “Ce système aboutit en place d’une police privée du droit d’auteur, s’exerçant en dehors du contrôle de la justice et dérivant graduellement vers un système de censure aveugle.”

C’est tout de suite moins sympa.

Certes ce système permet à des robots de détecter plus facilement du contenu dupliqué et reuploadé sur le web. Prenons l’exemple des films entiers sur YouTube. Warner n’aura pas à embaucher des personnes devant chercher à longueur de journée les Harry Potter pour signaler les utilisateurs monétisant la vidéo. Ils pourront décider de s’en approprier les revenus ou de supprimer le contenu.

Mais d’un autre côté un robots ne fait pas dans la dentelle. Cela pose un tout autre problème pour les parodies originales découlant du droit à la caricature. Article L122-5 du Code de la Propriété intellectuelle. Pour lui la parodie ça n’existe pas. On ne peut pas utiliser 5 secondes du film Avengers dans une vidéo originale de 40 minutes pour illustrer ses propos. Cela donne le droit à Disney de s’en approprier tous les droits de publication et de monétisation.

Un système juridique aux petits oignons

Il est possible de contester la décision du Content ID et de gérer ce litige en ligne. Sous la forme d’un procès nous trouverons d’un côté le créateur de la vidéo, de l’autre Disney et l’affaire sera jugée par DISNEY… Du point de vue objectivité nous repasserons.

Créateurs de contenu hors la loi

Selon cette logique tout personne créant du contenu justifiant un caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information de l’oeuvre peut se faire sanctionner pour viole de la propriété intellectuelle, théoriquement 3 ans d’emprisonnement et 300.000€ d’amende.
Evidemment nous n’en sommes pas encore arrivé à ce genre de situation car nous sommes protégé par la culture du web. Utiliser des œuvres pour les analyser ou les transformer fait parti de l’ADN d’internet. Mais pour combien de temps…